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Et si la Suisse réussissait un double Erasmus?

26/01/2022

Un programme national et un autre européen. Dans le dernier article du blog, Olivier Tschopp, directeur de l’agence spécialisée Movetia, met en évidence les avantages qu’offrirait un double programme Erasmus.

L’un avec l’Europe et l’autre avec soi-même. Ainsi, la Suisse disposerait d’un véritable système d’échange et de mobilité, interne et externe, pour ses élèves, ses apprenties et apprentis, sa communauté étudiante, son corps enseignant et son corps professoral. Une combinaison gagnante qui capitaliserait sur notre plurilinguisme et deviendrait même une marque de référence made in Switzerland.

Portrait de Olivier Tschopp
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Auteur invité*: Olivier Tschopp, Directeur de l’agence spécialisée Movetia

En adoptant en novembre 2017 une stratégie nationale, la Confédération et les cantons se sont donné comme objectif commun que les échanges, les mobilités et les coopérations contribuent activement à la qualité des cursus scolaires, professionnels et extrascolaires ainsi qu’à la capacité d’innovation du système éducatif. Mais pas seulement. Au-delà de leur plus-value pour les personnes en formation et les institutions, les échanges et les coopérations nourrissent aussi la compréhension interculturelle. En incitant les jeunes générations à se côtoyer et à se confronter dans le cadre de programmes éducatifs nationaux et internationaux, notre cohésion nationale en sort renforcée, tout comme nos liens avec l’Europe.

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Pourquoi l’Europe et ses programmes éducatifs sont-ils importants pour la Suisse?
Depuis 2014, la Suisse ne peut participer qu’indirectement au programme européen Erasmus+. Si la mobilité des personnes est assurée par une solution transitoire, l’accès à d’autres volets du programme, en particulier celui des coopérations et des partenariats pour les institutions, est fortement restreint. La non-association à Erasmus+ affaiblit aussi la position de la Suisse dans l’espace européen de formation; notre pays étant exclu de certains organes ou groupes d’expertes et experts, il ne peut plus contribuer aux réformes politiques. Sans oublier les avancées sur le plan numérique dont l’accès nous est également interdit.

Une femme montre quelque chose à deux hommes sur un ordinateur portable
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Un jeune homme et une jeune femme réparent un vélo; la femme montre quelque chose à l’homme sur une tablette
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Du ticket de parcours vers l’abonnement général Erasmus+
In fine, si on peut offrir à nos jeunes une certaine mobilité, on ne peut permettre à nos écoles et universités de coopérer à l’écart de ce réseau. Ce d’autant qu’Erasmus+ est un programme bien plus global qu’un simple dispositif de mobilité. Il offre toute une série d’interfaces et d’initiatives visant à renforcer la coopération internationale dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport. Le Conseil fédéral a compris sa plus-value et a approuvé en mars 2021 un projet de mandat de négociation avec l’Union européenne pour rejoindre le programme. Reste à réinstaurer le dialogue, afin que la Suisse ne se contente plus encore longtemps du ticket de parcours, mais souscrive enfin l’abonnement général.

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Et on doublerait la mise avec un Erasmus helvétique
L’idée d’un Erasmus helvétique n’est pas nouvelle, elle se lit déjà dans un document de 2008 de la Société suisse des professeurs de l’enseignement secondaire (SSPES). L’objectif à l’époque était d’encourager les étudiantes et étudiants à passer une partie de leurs études dans une autre région linguistique, ceci dans le but de pallier le manque d’enseignantes et enseignants maîtrisant couramment la langue cible. Cette immersion est perçue comme le vecteur le plus efficace du multilinguisme, un vecteur qui ne demande qu’à être encouragé et systématisé. Par exemple au degré secondaire II (gymnases, écoles de maturité spécialisée et formation professionnelle), à un âge où les jeunes sont à la fois assez mûrs pour l’autonomie en dehors de leur famille et le plus libre d’attaches. Ancrer un échange systématique à cet étage aurait aussi un impact positif sur les parcours de formation professionnelle et la mobilité au degré tertiaire. En moins d’une génération, on pourrait créer un «standard de qualité» qui rendrait tout naturel de passer une partie de sa formation en immersion dans une deuxième langue nationale.

Quatre jeunes sont assis devant des tablettes et des ordinateurs portables et sourient; une jeune femme leur explique quelque chose
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… en créant du swissness!
Erasmus, qui fête ses 35 ans cette année, est devenu avec le temps un programme éducatif performant à l’échelle européenne, voire mondiale. Révolu le temps où il ne s’adressait qu’à la communauté étudiante des universités; aujourd’hui, c’est un système «long life learning» qui s’impose en Europe comme un élément incontournable de quasi tout parcours de formation. Imaginez la Suisse en faire autant à l’intérieur de son pays. En mettant en place un programme systématique et ambitieux d’échange entre ses régions linguistiques, en faisant de son plurilinguisme un vrai vecteur d’apprentissage, qui deviendrait une marque de fabrique, avec sa valeur économique, pas seulement culturelle. Un produit made in Switzerland.

La Suisse a les cartes en main pour réussir ce double Erasmus.

*Les opinions exprimées par les auteurs invités ne reflètent pas nécessairement la position de la CDIP.

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