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Il y a de cela 150 ans, le 29 mai 1874, le principe de l’instruction primaire obligatoire pour les garçons et les filles était ancré dans la Constitution fédérale. Une majorité des votants ainsi que treize cantons et demi contre huit et demi avaient accepté la révision complète de la Constitution, qui signifiait l’extension des compétences de la Confédération à la scolarité obligatoire, disposition qui était l’une des plus contestées dans le projet présenté.

En 1872, la première tentative de réviser, d’abord partiellement puis totalement, la Constitution suisse de 1848 avait donné lieu à un projet qui se caractérisait déjà par des interventions de la Confédération dans des domaines qui étaient restés jusque-là l’apanage des cantons, à l’instar de l’école et de l’enseignement (art. 25). Il est vrai que la disposition selon laquelle les cantons étaient chargés de veiller à ce que l’enseignement primaire soit obligatoire et gratuit n’était pas contestée, et qu’elle figurait depuis un certain temps dans toutes les législations cantonales, un seul canton (Uri) faisant exception. Toutefois, le caractère général de la formulation, octroyant à la Confédération la compétence de «fixer le minimum de l’enseignement qui doit être donné dans les écoles primaires», était source d’inquiétudes. Le sens de cette disposition, et les incertitudes quant à sa portée, suscitait jusque dans le camp des partisans de la nouvelle Constitution fédérale la crainte que la Confédération ne s’en serve comme base légale pour mettre sous sa coupe un domaine scolaire placé jusqu’ici sous le régime du fédéralisme. Il ne devait toutefois pas en être ainsi puisque les votants rejetèrent le projet de justesse, les cantons faisant de même, mais à une nette majorité.